De nombreux chercheurs ont tenté de comprendre, qualifier et quantifier le lien entre sexualité et bien-être. Que nous révèlent les études sur la place de la sexualité dans notre bonheur?     

Une question d’hormones

« L’effort physique et les substances chimiques libérées lors d’une activité sexuelle ont un impact direct sur notre moral »  rappelle Pascal de Sutter, psychologue belge, spécialisé dans la vie conjugale et la sexualité. Les rapports sexuels stimulent les endorphines, ces précieuses hormones du bonheur, qui opèrent tel un bouclier anti-stress. Grâce à l’orgasme, la concentration en ocytocine, surnommée l’hormone du câlin, est alors maximale, chez l’homme comme chez la femme. La présence de cette hormone en grande quantité dans l’organisme, active les mécanismes cérébraux de la confiance, et induit un fort sentiment de plénitude et d’amour. Plus le plaisir sexuel est intense, plus on trouve une grande quantité d’hormones.

Des fréquences et/ou durées qui rendent heureux ?

Les chercheurs Sebastian Pokutta (du Georgia Institute of Technology aux Etats-Unis), et Christian Kroll (de la Jacobs University en Allemagne) ont cherché la recette du bonheur en élaborant le programme d’une journée parfaite. L’étude repose sur 900 femmes et leur satisfaction à réaliser chacune des activités. Dans la journée idéale, nous ne travaillerons que 36 minutes, nous ne passerions pas plus d’une minute sur un ordinateur et l’activité qui nous prendrait le plus de temps serait l’activité sexuelle avec 106 minutes par jours ! On en est plutôt loin avec une moyenne de 5 minutes par jours en France.

Une autre étude a révélé qu’une augmentation de la fréquence des rapports sexuels d’une fois par semaine est équivalente pour notre bien-être à une augmentation de salaire de 50 000 dollars (environ 37 000 euro) par an !

Mais ce n’est pas tout, pour être parfaitement heureux, ce qui compte serait de faire l’amour plus que les autres, soit plus de 8,9 fois l’amour par mois, qui est la moyenne nationale! En effet, dans son étude sur « Le sexe et la poursuite du bonheur : Comment la vie sexuelle des autres est reliée à notre sentiment de bien-être », le professeur de sociologie Tim Wadswort explique qu‘ « avoir plus de relations sexuelles augmente le bonheur, mais ce qui rend les gens encore plus heureux c’est de penser que leur fréquence de rapports est supérieure à celle des autres ». L’étude se base sur l’analyse des données concernant la vie et le niveau de bonheur de 15 386 personnes. Les gens se baseraient sur les médias, les études sur le sexe et même les émissions de télévision, pour se faire une idée de la fréquence moyenne des rapports sexuels des autres.

Le sexe ou les câlins ?

Une étude publiée en 2017 dans la revue Personality and social psychology bulletin, met en lumière le lien entre sexualité et bien-être, et ce lien entre les deux pourrait bien être la tendresse. D’après l’étude le sexe seul ne suffit pas, ce serait les gestes affectifs qui en découlent qui provoqueraient le bien-être. Cependant dans la deuxième partie de l’étude, cette relation n’est vraie que pour les hommes, ce que les chercheurs n’arrivent pas à expliquer. Ils recommandent d’ailleurs que d’autres travaux approfondissent le sujet.