L’éthnologue et anthropologue français de 82 ans Marc Augé, nous parle dans son livre “La félicité malgré tout” non pas du bonheur mais des bonheurs, qui résistent à tous les drames de la vie, qu’ils soient intimes ou collectifs.
Des bonheurs insubmersibles
Ce qui intéresse l’auteur n’est pas de donner une recette pour atteindre la félicité ou élaborer une théorie sur le bonheur en général, mais la multiplicité de quelques instants singuliers, qui vont continuer à diffuser du bonheur dans le temps. Ces bonheurs qu’il décrit, résistent à l’âge, la maladie, la terreur, et permettent de traverser les moments les plus durs. Ce sont des bonheurs privés, indépendants de tout contexte général. “En vérité, explique l’auteur, il vaudrait mieux les qualifier d’insubmersibles car ils peuvent survivre aux tempêtes qui ébranlent l’âme et aux inondations qui l’étouffent et la noient.” Difficile d’en dresser une liste car ces bonheurs sont très personnels. Marc Augé évoque le souvenir d’un moment partagé avec son grand-père, pas loin de mourir à l’hôpital, venir dire adieu à sa maison, contempler une dernière fois son jardin et sourire. Les souvenirs de ces instants dont la lumière tient bon, quelle que soit la noirceur du reste, sont des bonheurs qui résistent à tout.
Des souvenirs embellis par le temps?
Ce sont des bonheurs simples, dont il suffit d’être privé par des “empêchements” pour révéler le besoin vital qu’on en a. Lorsqu’on est immobilisé à l’hôpital par exemple, on se rend compte du bonheur que représente une simple balade. Les bonheurs malgré tout, les « BMT », comme les surnomment Marc Augé, seraient-ils alors des bonheurs passés, des souvenirs embellis par le temps? Ils ne le sont pas au sens de la madeleine de Proust, comme le déclic d’une sensation retrouvée. Ce sont plutôt des instants qui, à l’inverse de l’ordinaire du temps, se gravent dans la mémoire de façon consciente, qui sont ancrés profondément en nous, mais restent constamment accessibles, ils ne disparaissent pas pour ressurgir. Ce sont souvent ces moments que l’on dit que “nous n’oublierons jamais”.
Sources: https://rpdroit.com/ https://www.lemonde.fr/ https://www.lexpress.fr/
0 commentaires
Trackbacks/Pingbacks