Le bonheur! Dans la vie, il y a différentes façons de voir les choses, de percevoir une même situation. La posture que nous adoptons et l’état d’esprit dans lequel nous nous trouvons font souvent toute la différence.

Prenons l’exemple des étudiants face à un examen. Des recherches menées par le psychologue Tomaka sur l’estime de soi ont montré que la majorité d’entre eux percevait l’arrivée d’une évaluation comme une menace. Ils sont alors confrontés à la peur de l’échec rentrant malgré eux dans un cercle vicieux. Le psychologue a tenté l’expérience suivante: il a divisé une classe en deux et a préconisé à l’un des deux groupes de changer leur vision de l’examen. Il ne s’agirait plus de la possibilité d’échouer mais d’une occasion de relever un défi. Le choix des mots à une importance extrême. En effet, on constate alors des résultats nettement plus élevés au sein du groupe coaché par le thérapeute. La baisse de l’anxiété a permis aux étudiants de prendre confiance en eux et ainsi d’accroître instantanément leurs capacités.

Rencontre avec le spécialiste de la psychologie positive Tal Ben-Shahar.

Ce professeur du bonheur menait plusieurs activités de front; consultant, animateurs de conférences dans des grands groupes et hôpitaux à travers le monde et intervenait dans des lycées jusqu’au jour où il a vécu un burn-out du à cette suractivité. Au lieu de subir cet aléa de la vie et de le percevoir comme tragique, il décida d’en faire une force et développa ainsi sa théorie du choix: “J’ai alors compris que j’avais le choix: faire de ce job ou une contrainte ou une opportunité de partager des choses qui me tenaient à cœur. Et tout est devenu plus facile. J’ai compris qu’à chaque moment de notre vie, nous avons le choix.  Le choix d’envisager une rencontre comme une obligation ou un privilège. Le choix de pouvoir apprécier ce que l’on a ou le prendre comme une évidence. Le choix de respirer profondément ou de façon saccadée. Le choix de se montrer bon et généreux ou méchant et misanthrope” confie-t-il à Pascale Monnier, journaliste chez Ouest France.

Tal Ben-Shahar met en exergue un problème sociétal de taille: la peur et plus précisément la peur de ne pas réussir. Véritable frein, cela nous empêche régulièrement d’atteindre nos buts. Si nous touchons parfois le bonheur du bout du doigt, sans prise de risques et sans échecs, nous ne pouvons pas complètement l’atteindre. Se tromper fait partie de la vie. Nous nous mettons des barrières et sommes très souvent dans une course à la perfection. Le professeur fait la distinction entre le perfectionnisme positif qui a pour objectif de bien faire les choses, d’être consciencieux et le perfectionnisme négatif qui induit le stress et l’angoisse de ne pas atteindre la perfection escomptée.

Pour lui, le bonheur s’inscrit dans le temps: “Je ne pense pas qu’il y ait un moment avant-bonheur et un moment après-bonheur! Il n’y a pas un niveau zéro du bonheur et tout à coup un niveau 1. C’est quelque chose qui se situe dans le long terme, explique-t-il. Je suis définitivement beaucoup plus heureux qu’il y a dix ans et j’espère, en continuant dans cette lancée, que je le serai encore plus dans cinq ans”.

Plus que le fruit d’un désir ultime, le bonheur est un état d’esprit qui se travaille et s’applique au quotidien.

Source: http://www.ouest-france.fr/