Devenir parent est-il gage de bonheur ? Ces dernières années, la question a divisé les chercheurs du monde entier.  Responsabilités, stress, surmenage, certaines études montrent que les parents sont moins heureux après la naissance, tandis que d’autres révèlent le contraire! Qu’en est-il exactement?

Prendre en compte le contexte

Deux professeurs de l’université d’Arizona et de Santa Clara : Chris Herbst et John Ifcher dénoncent le fait que beaucoup d’études définissent les parents comme géniteurs, sans tenir compte de ceux qui optent pour l’adoption. Les résultats sont donc d’après eux biaisés. En prenant comme définition des parents : « des adultes qui ont un non-adulte vivant sous le même toit », les résultats sont complètement différents et selon eux nul doute : non seulement les parents sont  plus heureux que les autres adultes, mais ce bonheur tend à s’affirmer au fil des années.

Cependant, selon une étude de la London School of Economics, le bonheur dépendrait du nombre d’enfants déjà nés. L’arrivée du premier enfant augmente significativement le bonheur des parents. Pour le second, cette augmentation est diminuée de moitié, et lorsque naît le troisième, l’influence sur le bonheur des parents serait «négligeable». Le niveau de bien-être des parents retomberait par la suite à ce qu’il était avant leurs enfants et pourrait même décliner. L’ un des chercheurs explique  au Washington Post: «L’arrivée d’un troisième enfant n’est pas associée à une augmentation du bonheur des parents, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont moins aimés que leurs frères et soeurs. Au lieu de ça, cela peut refléter le fait que l’expérience de la parentalité est moins novatrice et excitante au moment où le troisième enfant naît, ou qu’une famille plus grande met une pression supplémentaire sur les moyens des parents.»

Les chercheurs de la London School of Economics notent aussi que le bonheur dépendrait de l’âge auquel les parents commencent à fonder une famille et de leur niveau d’éducation. Les parents entre 35 et 49 ans, sont ceux dont le bonheur s’accentue le plus avec l’arrivée d’un premier bébé. Même après, leur niveau de bonheur demeure plus élevé. Chez les 23 à 34 ans, le bonheur retombe après quelques années. Enfin, pour les parents adolescents, le niveau de bonheur diminue constamment…

Un bonheur illusoire ?

Deux psychologues de l’université de l’Ontario avaient conclu de leur étude que plus les parents étaient conscients des sacrifices financiers à faire, plus ils se disaient heureux ! Ainsi, les parents amplifieraient le bonheur que leur apporte leur enfant dans le but de rationaliser le coût nécessaire à leur éducation (200.000 dollars pour un enfant aux Etats-Unis).

Le maintien d’un lien sociétal

D’après les chercheurs John Ifcher et Chris Herbst, les enfants rendent plus heureux car ils permettent aux parents de rester en contact avec une « communauté » dans une société américaine qu’ils décrivent de plus en plus froide et individualiste. « Les parents ont tendance à vouloir passer plus de temps avec leurs amis, à s’informer, à faire plus confiance à autrui. Les parents restent de fait plus attachés à la société, et nous pensons que la clé de voûte de cet attachement sont les enfants ». Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les enfants entravent la vie sociale, les chercheurs montrent qu’ils poussent les parents à garder un lien (les réunions de parents élèves, les goûters d’anniversaire, les rencontres au parc…).

Sources

http://www.psychomedia.qc.ca/ https://www.sciencepresse.qc.ca/ https://www.slate.fr/ https://www.ladepeche.fr/