Laurence Devillairs, agrégée et docteur en philosophie nous invite dans son ouvrage “un bonheur sans mesure” à aller explorer les multiples chemins proposés par différents courants de pensées pour parvenir au bonheur. Elle montre comment ces différentes approches peuvent aussi nous laisser sur notre faim et fait l’éloge d’un bonheur incommensurable.
Le bonheur est une une révolution intérieure
Pour elle, trouver le bonheur ne relève pas d’une méthode car « être heureux n’a rien d’un travail sur soi : ce n’est pas une attitude à adopter… Le bonheur n’est pas le bien être. » Même si la quête du bonheur est légitime, l’auteur explique que « Nous sommes entrés dans l’ère du bonheur obligatoire »: il nous faut travailler à notre bonheur. Or pour la philosophe, « le bonheur est comme une transfiguration, une sorte de re-création, l’avènement d’une réalité autre, qui ne se rajoute pas à ce qui est mais qui le transforme, de fond en comble ». Le bonheur relèverait donc d’une transformation intérieure, de l’élévation et la croissance intérieure et de la réalisation de soi.
« Nous avons simplement remplacé l’avoir par le faire, substitué aux biens à obtenir le bien-être à conquérir. Être heureux n’est plus posséder mais accomplir, ou plutôt s’accomplir, se posséder soi-même, être le propriétaire ravi et repu de soi et de son existence » (page 24). Le bonheur est immensité, transcendance, absolu, et c’est en cela qu’il est effrayant. C’est pour cela que nous préférons le bien-être sans idéal au bonheur incommensurable.
Le bonheur possible en dépit des difficultés ?
Il n’y a pas de vie sans difficulté, ce qui ne veut pas dire que la vie se réduit aux difficultés. “C’est dans ce que nous sommes que peut advenir le meilleur de nous-même et que s’offre la promesse du bonheur”. Ainsi, peu importe notre âge, le bonheur pourrait être de progresser en nous connaissant, en reconnaissant nos qualités, nos talents et en acceptant nos limites, nos fragilités, nos manques. Il s’agit d’accepter de voir plus loin que nos blessures. Pour Laurence Devillairs, “à trop magnifier la vie et un bonheur sans heurts , on risque de faire de nous des êtres désarmés face au réel, à ce qu’il contient inévitablement de décevant et d’éprouvant. » Et pour conclure: “Au milieu des fanfares et de cet empressement à nous réconforter, il revient peut-être à la philosophie de nous rappeler que tout n’est pas si simple, et de nous encourager à ne pas céder à un bonheur facile ».
Sources: https://www.reussirmavie.net/ https://la-philosophie.com/
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